Hors-série : Analyser la littérature jeunesse

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Extrait de l’article Les pages de couverture

Par Marie Dupin de Saint-André

Pour ce premier numéro, l’analyse des pages de couverture semblait toute désignée. Au moment de choisir un livre, le lecteur se fie très souvent à la première et à la quatrième de couverture. Par conséquent, ces pages jouent un rôle essentiel en attirant ou en repoussant le lecteur. La première de couverture comprend la plupart du temps le titre, les noms de l’auteur, de l’illustrateur et de la maison d’édition. Le contenu de la quatrième de couverture est cependant plus variable : illustration, résumé ou extrait de l’oeuvre, autres oeuvres de la collection, présentation de l’auteur et de l’illustrateur, citation, extrait d’une critique, etc.

Pour séduire le lecteur, les auteurs-illustrateurs ne misent pas toujours sur les mêmes aspects : un titre accrocheur (ex. : Catalogue de parents pour ceux qui veulent en changer [Qui n’a jamais rêvé d’échanger ses parents?], Pourquoi pleut-il de haut en bas et pas de bas en haut?, Même les mangues ont des papiers); une splendide illustration s’étendant parfois sur la première et la quatrième de couverture (ex. : Dragons, Les Amants papillons); un avertissement interdisant au lecteur de lire le livre (ex. : Le vrai de vrai journal de ma vie); un résumé alléchant (ex. : Mon jour de chance) ou posant une question laissée en suspens (ex. : Deux grenouilles); le choix d’une citation attirante (ex. : Quand j’étais petit), des ratures (ex. : Chester, Le grand livre des peurs); une couverture grignotée ou trouée (ex. : L’extraordinaire garçon qui dévorait les livres, Une fois encore!); un détournement des informations éditoriales (ex. : L’ensemble des oeuvres de Claude Ponti, Le petit homme de fromage et autres contes trop faits).

Sans ouvrir le livre, à partir de ces deux pages de couverture, le lecteur est déjà à même de faire des prédictions. Prenons l’exemple de l’oeuvre Le loup sentimental, de Geoffroy de Pennart. À partir de la première de couverture, nous pouvons prédire qu’il sera question d’un loup (personnage) qui, en fonction du titre et de l’illustration, n’a pas l’air féroce. Ce loup tient entre ses pattes une liste des choses qu’il peut manger, ce qui nous laisse penser que ce n’est pas un chasseur aguerri. Enfin, d’après la liste (ex. : Les trois petits cochons, Pierre, etc.), nous comprenons que Geoffroy de Pennart, comme à son habitude, fera référence à d’autres oeuvres connues (intertextualité). Aucun résumé n’est proposé sur la quatrième de couverture, où apparaît seulement une illustration d’un loup lisant le journal. À partir de cette illustration, nous pouvons imaginer qu’il est question d’un autre loup (personnage). Nous savons également, en lisant son journal, que l’ogre (autre personnage) a disparu et que cette disparition est mystérieuse.

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Description

Sommaire

  • Les pages de couverture, Le pollen, 1, p.34-37
  • Les pages de garde, Le pollen, 2, p.36-39
  • Le format, Le pollen, 3-4, p.74-76
  • Le rapport texte-image, Le pollen, 5-6, p.100-102
  • L’intertextualité, Le pollen, 7, p.72-77
  • L’interpellation du lecteur, Le pollen, 8, p.56-59
  • Les titres, Le pollen, 9, p.62-67
  • Les temps de verbe, Le pollen, 10, p.58-63

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